Ainsi qu’il l’a relevé dans sa
dernière publication mensuelle «Maroc Conjoncture » (n° 319), « les nouvelles
dispositions fiscales du budget 2020 accordent une place de choix aux zones
franches d’exportation rebaptisées, à l’occasion, zones d’accélération
industrielle ».
Dans ce spécial, consacré à la «
Croissance économique au Maroc : Indicateurs et éléments de stratégie »,
l’institution de recherche et d’études macroéconomiques, sectorielles,
démographiques et commerciales a noté que ces nouvelles dispositions se
conforment aux engagements pris vis-à -vis des partenaires de l’UE.
Dans cette publication parue
récemment, le Centre a également précisé que ces modifications « concernent les
avantages fiscaux accordés aux entreprises opérant dans les zones franches
d’exportation et intéressent plus particulièrement les prélèvements opérés au
titre de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur le revenu ».
Cependant, sachant que le succès des
zones d’accélération industrielle tient moins aux avantages nominaux de la
fiscalité qu’aux facteurs de productivité développés par la destination, il a
affirmé que « les modifications apportées au régime fiscal seront d’un faible
impact sur l’attractivité des investissements sur le moyen et long termes ».
Il est à souligner que cette
publication a accordé une attention particulière à bien d’autres sujets
d’actualité tels que le Brexit, le climat des affaires au Maroc ou encore
l’inflation.
Concernant le Brexit, le CMC a
rappelé que le Maroc a estimé judicieux de contracter un accord de partenariat
avec la Grande-Bretagne pour mieux garantir la continuité de ses relations
bilatérales et sauvegarder la régularité des flux de ses échanges avec cette
entité.
Dans cette entente, il est
essentiellement question de « protéger les exportations marocaines d’un surplus
d’imposition de droits de douane, dans le cas où le Royaume-Uni venait Ã
quitter l’Union européenne », a expliqué le Centre soulignant que cette vision
stratégique trouve son prolongement dans la préservation des intérêts de
politique étrangère auprès des membres permanents du Conseil de sécurité.
« Une précaution par laquelle le
Maroc souhaite prévenir les retombées négatives qui pourraient découler de
cette volonté britannique visant à faire revivre son projet identitaire dans
une réhabilitation de son unité », a ajouté l’institution.
S’agissant du climat des affaires au
Maroc, le CMC s’est intéressé à deux études aux résultats contradictoires
soulignant que « le rapport Doing business fait état d’une amélioration de 7
places du classement du Maroc, alors que les résultats de l’enquête du HCP sur
les entreprises dressent un tableau plutôt sombre».
Pour le Centre marocain de
conjoncture, «cette dichotomie interpelle sur l’extrême importance des
méthodologies dans la validité des résultats des études et statistiques et sur
la nécessaire prudence dans l’interprétation des résultats et leurs mise Ã
profit pour la conduite des politiques publiques ».
L’autre inquiétude du CMC concerne
l’analyse de l’inflation. Sur ce sujet, il a noté qu’« à défaut d’un meilleur
indicateur, l’inflation est approchée par l’indice des prix à la consommation
(IPC) qui ne fait pas l’unanimité quant à son aptitude à exprimer la réalité de
la perte de pouvoir d’achat de la monnaie ».
Pour le Centre, « l’IPC n’est Ã
considérer que comme un indicateur
partiel de la variation des prix à la consommation et ne saurait, en
conséquence, rendre compte de manière satisfaisante du phénomène inflationniste
tel que ressenti par la population », a-t-il insisté.
Et pour cause : «L’impact de la
dépréciation de la valeur des unités monétaires ne se traduit pas exclusivement
par la baisse du pouvoir d’achat des ménages mais touche toutes les catégories
d’agents et partant, couvre l’économie nationale dans sa globalité».
Observatoire privé et indépendant de
l’économie marocaine spécialisé dans l’analyse et le suivi de la conjoncture,
la prévision et l’évaluation d’impact, le Centre marocain de conjoncture a été
créé en 1991. L’institution se donne comme mission de contribuer à une
meilleure connaissance de la conjoncture socioéconomique, globale et
sectorielle, tant sur le plan national qu’international; d’accompagner les
opérateurs économiques dans leurs actions d’anticipation et de prise de
décision en mettant à leur service un dispositif d’informations fiable et
opérationnel tourné vers les prévisions ainsi que d’accompagner les décideurs
dans l’élaboration de leurs stratégies.
Dans le cadre de ses activités, le
CMC veille également à la formation des
cadres d’entreprises des secteurs public et privé, permettant ainsi de
perfectionner les compétences, et promeut le débat et la réflexion entre
l’université, l’administration et l’entreprise tout en participant à la
modernisation de l’économie.